Attention les yeux, voici la nouvelle Stake C44 ! (2024)

«Un hommage au passé, un clin d’œil à un avenir!», est-il écrit dans le communiqué de presse. D’où, sans doute, le choix de l’historique Guilhall de Londres, bâtisse du 14^esiècle à l’architecture gothique, pour accueillir le temps d’une soirée ce qui se fait de plus abouti en termes de modernité. Le contraste est saisissant et sert de véhicule à un autre message, celui que le site historique de Hinwil a ouvert ses fenêtres pour laisser entrer la fraîcheur de l’inédit et les rayons de fantaisie que Stake – partenaire titre qui donne également son nouveau nom à l’écurie – a promis d’envoyer sur l’écurie helvétique et la Formule 1 dans son ensemble. Un tantinet trop terne pour l’entreprise de casino-cryto en ligne et la plateforme de streaming Kick.com qui donne son nom au châssis, le vert du Quadrifoglio fait place au fluo. Ça brille, ça flashe, c’est dynamique, et c’est inspiré du monde des jeux-vidéos. En attendant le retour de la rigueur allemande dans deux ans quand les quatre anneaux Audi seront boulonnés sur les murs de Hinwil, place au fun australien et à cet «avenir nouveau et passionnant» qui débute par une période transitoire que Hinwil veut aussi studieuse que ludique. L’arrivée d’Audi se fera dans la douceur et la compétitivité retrouvée grâce à cette C44 qui ne porte pas la griffe de James Key, même si le directeur technique britannique – ex-McLaren – a supervisé sa réalisation.

«Le projet C44 était déjà en gestation quand j’ai retrouvé l’équipe en milieu de saison dernière, et je dois reconnaître le mérite de l’équipe qui a fait un travail fantastique,explique celui qui a œuvré une première fois à Hinwil de 2010 à 2012.Concevoir et construire une voiture est un projet immensément complexe, encore plus aujourd’hui, avec les règlements que nous avons. La clé réside dans la gestion de ce processus, avec les centaines de personnes qui ont travaillé pour concevoir la voiture et finalement la construire. Cette C44 est pratiquement une monoplace nouvelle, à l’exception de quelques zones à l’arrière. L’équipe a dû prendre une direction ambitieuse bien avant que je ne la rejoigne».

Une progression obligée

L’an passé, c’est très tôt dans la saison que les hommes de Hinwil, alors sous la direction de Jan Monchaux, avait cerné le potentiel limité de la C43. D’où la mise en chantier précoce de cette C44 qui se démarque nettement de sa devancière. «Le changement le plus visible, et peut-être le plus important, est l’adoption d’une toute nouvelle suspension avant à tirants,poursuit le directeur technique.C’est un projet difficile et ambitieux à mener à bien pour une équipe de notre taille. Il y a également de nombreux changements aérodynamiques, comme on pouvait s’y attendre étant donné que cela reste le principal domaine de développement. En résumé, nous avons pris beaucoup de directions nouvelles et passionnantes avec cette C44 qui semblent toutes receler un certain potentiel».

Dotée d’un nouvel ensemble aérodynamique agressif, la nouvelle arme de Hinwil pousse les concepts existants au niveau des longerons et du capot moteur. Une radicalité qui a nécessité la redéfinition de nombreux organes internes de la voiture, ainsi qu’un plancher entièrement nouveau. Selon l’équipe technique, les choix pour la création de la C44 ouvrent de nouvelles voies de développement, dont certaines font déjà l’objet d’aménagements importantes qui seront adoptées lors des premières manches. Ce qui veut dire que la monoplace qui a été présentée lundi 5 février à Londres apparaîtra à Bahreïn pour des essais d’avant-saison (21-23 février) dans une version déjà évoluée.

«Assister au lancement d’une nouvelle voiture est toujours un moment spécial, et encore plus lorsqu’il marque le début d’une nouvelle ère,se réjouit Alessandro Alunni Bravi, représentant de l’équipe.Nous avons une nouvelle identité et sommes excités par tout ce que nous avons prévu, sur et en dehors de la piste. Cependant, aujourd’hui, tout tourne autour de la C44 et de son potentiel. Il est difficile de s’engager sur des chiffres, mais nos objectifs sont clairs : améliorer les performances de notre package. J’entends tous les domaines, de l’équipe de course aux opérations sur la piste, en passant par les arrêts aux stands et la stratégie. Nous sommes engagés dans tous les départements pour effectuer le pas que nous avons besoin de faire!».

Un Bottas galvanisé

Ce «meilleur travail qu’en 2023», Valtteri Bottas l’appelle aussi de ses vœux, lui qui arrive à la croisée des chemins. Si son objectif principal est de convaincre le futur arrivant Audi de la nécessité de s’appuyer sur son expertise à compter de 2026, il ne peut pas ne pas regarder aussi vers la direction de son ancien employeur Mercedes. Son contrat avec Sauber s’achève au terme de la saison, et il va lui falloir une C44 compétitive pour se rappeler aux bons souvenirs de tous après un exercice 2023 où il a brillé par son absence faute de disposer d’une arme à la hauteur de sa renommée.

«La nouvelle C44 semble définitivement différente, à la fois en termes d’apparence et de potentiel,note le Finlandais.Nous devons être performants et tirer le meilleur parti de cette voiture, rien d’autre ne compte! Personnellement, à l’aube de ma troisième saison avec l’équipe, mes objectifs ne peuvent qu’être ambitieux. Nous devons absolument faire un grand pas en avant par rapport à l’année dernière, une saison au cours de laquelle, en toute honnêteté, nous n’avons pas atteint les objectifs que nous nous étions fixés. Nous devons y remédier, et maintenant. J’ai vu un réel enthousiasme à Hinwil au cours des derniers mois et suis confiant quant au fait que nous y parvenions».

Une supplique partagée par Zhou Guanyu qui vivra son premier Grand Prix de Chine (19-21 avril) et qui, à l’instar de Bottas, arrive en fin de contrat. Avec Théo Pourchaire, champion F2 en titre, reconduit dans ses fonctions de pilote de réserve, le natif de Shanghai doit montrer plus qu’il ne l’a fait depuis deux ans s’il veut se voir offrir une chance de poursuivre avec Stake, et Audi par extension.

En attendant, c’est ce vendredi 9 février, à Barcelone, que la C44 effectuera son shakedown, avant de se rendre à Bahreïn. Ce n’est qu’à ce moment-là, et lors du Grand Prix la semaine suivante (29 février-2 mars), que nous saurons à quel point la C44 est performante. Ou pas.

Galerie – Stake C44

(Photos : Sauber)

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